Ressource naturelle la plus consommée après l’eau, le sable agit comme pilier pour le secteur de la construction. Mais est-ce un système viable dans la durée ?
Responsable de plus de 80% de la consommation mondiale de sable, le BTP est dépendant de cette ressource à cause du béton particulièrement gourmand en sable dans sa production. Sachant que plus de 200 tonnes sont nécessaires pour la construction d’une maison, il n’est pas difficile de s’imaginer la pression exercée par ce secteur sur les carrières de sable. En prenant en compte une rapide croissance démographique ou encore l’urbanisation effrénée des pays asiatiques et africains, plus de 72.5 milliards de tonnes annuelles de grains seront nécessaires pour répondre à cette demande dans la conjoncture actuelle.
En ce qui concerne la France, les besoins sont multiples, accentués par une pénurie de logements nécessitant près de 500 000 nouveaux logements par an et par les projets d’infrastructures du Grand Paris qui ambitionne de construire au moins quatre nouvelles lignes de métro, 68 gares et 12 000 hectares de bureaux et logements. L’approvisionnement en sable devient un enjeu crucial pour notre développement mais surtout un enjeu pour l’environnement.
On entend que la demande pourrait encore croître de 45 % d’ici à 2060…
Il est impensable de continuer de la sorte ! Comme on peut s’y attendre, les conséquences de cette consommation immodérée sont loin d’être anodines. Au-delà de son extraction très énergivore et de l’impact de son importation dans certaines régions, on utilise les sédiments marins, les plages et les carrières de nos territoires qui s’épuisent à grande vitesse et détruisent au passage les paysages et l’écosystème.
De surcroît, le béton ne se recycle pas en sable, comme le prouvent les bunkers du mur de l’atlantique… Étant une ressource limitée, le sable, élément principal dans la composition béton, doit être substitué. Nous devons repenser nos méthodes de construction, actuellement responsables de 25% des émissions de CO2, à commencer par une révolution sur les matériaux utilisés.
A-t-on une solution ? En ce qui concerne la construction de logement, oui ! Des technologies de construction bas-carbone (ossature bois, CLT etc.) permettent d’éviter l’utilisation massive de béton et de sable. Construire pour l’avenir c’est construire bas-carbone, en utilisant des ressources renouvelables, qui ne détruisent pas nos écosystèmes.
Save our sand !